Tout le monde sait, les médias nous le rappelant tous les jours, que la vitamine D permet au calcium de mieux se fixer sur les os. Et, si vous suivez régulièrement ce site, vous savez aussi que la vitamine D protège, par exemple, contre les maladies cardiovasculaires, retarde le vieillissement, augmente le taux de testostérone… Des chercheurs de l’université Charles Drew à Los Angeles ont découvert un autre effet très intéressant de la vitamine D : dans une expérience in vitro, elle accélèrerait la vitesse de croissance des cellules musculaires.
L’exercice physique stimule le développement des tissus musculaires en partie parce qu’il permet la différentiation des cellules souches du corps en cellules musculaires matures dans ce type de tissus. Certaines études scientifiques montraient une relation entre la vitamine D et le développement musculaire : supplémenter des personnes âgées en vitamine D augmente leur masse musculaire et les rend plus forts, exposer des individus aux UV – qui permettent au corps de synthétiser la vitamine D – les rend aussi plus fort. Engraisser des animaux de laboratoire tout en les supplémentant en vitamine D les aide à développer plus de masse musculaire et moins de graisse. Plus il y a de vitamine D qui circule dans le corps, meilleure serait la qualité des muscles.
Les chercheurs voulaient mettre en évidence les mécanismes responsables de ces effets, ils ont donc fait une série d’expériences sur les cellules C2C12 de souris, ce sont les myocytes plus connues sous le nom de « cellules musculaires ». Les myocytes sont présentes dans le muscle et se divisent lorsqu’il est endommagé afin de le réparer.
Les chercheurs ont mis ces cellules en contact, in vitro, avec la forme active de la vitamine D, le calcitriol (ou 1,25 dihydroxycholécalciférol). La vitamine D3, forme la plus bio-disponible de vitamine D, doit être transformée deux fois par l’organisme avant d’être sous sa forme active : d’abord par le foie, où elle est convertie en 25-hydroxycholecalciferol, puis par les reins, où elle sera hydroxylée en calcitriol.
Le calcitriol accélère l’expression du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de classe II sur les fibres musculaires, cela signifie qu’elle accélère la différentiation des cellules souches en cellules spécialisées, autrement dit qu’elle accélère la production de fibres musculaires par l’organisme. Les chercheurs ont découvert que la vitamine D réduit le taux de myostatine dans les cellules musculaires, la myostatine est une protéine qui limite la croissance des tissus musculaires, et augmente la production de l‘IGF-1 (dont l’un des effets et d’accélérer la croissances de tous les tissus, dont les tissus musculaires), de myogénine et de MyoD.
La myostatine est une protéine qui limite la croissance des tissus musculaires.
La myogénine (ou MyoG) est un gène essentiel au développement des muscles squelettiques.
La MyoD est une protéine essentielle dans la détermination et la différentiation des cellules musculaires striées.
Les chercheurs ont conclu que « Cette étude fourni des preuves des mécanismes d’action de la vitamine D sur les processus impliqués dans la croissance des cellules musculaires. Elle pourra, par exemple, permettre l’émergence de nouvelles thérapies chez les personnes atteintes d’hypertrophie musculaire ou servir de pilier aux futures études cliniques visant à démontrer les effets de la vitamine D sur notre organisme ».
Source : Endocrinology. 2011 Aug;152(8):2976-86. Epub 2011 Jun 14
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